PANIC SUR FLORIDA BEACH

Détails

Date de sortie 28 juillet 1993 (1h 39min)
De Joe Dante
Avec John Goodman, Cathy Moriarty, Simon Fenton
Genres Comédie dramatique
Nationalités Américain

Synopsis

Key West, Floride, 1962. Alors que le monde est au bord de l’anéantissement nucleaire, Lawrence Woosley présente en première mondiale son nouveau film d’horreur. Les habitants de Key West, Gene et ses amis, s’apprêtent a vivre un samedi après-midi qu’ils n’oublieront pas.
 

Bande annonce


Contenus de formation

AVANT LA PROJECTION

  • Qu’est-ce qu’une « MATINEE » ? Retour sur l’histoire de la série B des débuts à Joe Dante.

  • Quelles ont été les influences de Joe Dante qui l’ont conduit à la réalisation de MATINEE ?

  • Quelles sont les thématiques propres au cinéma de Joe Dante au sein de cette filmographie sélective ? Quand Joe Dante revendique son amour pour un cinéma du passé (salle unique, drive in, …) ou lorsqu’il questionne la place du spectateur.

 

APRÈS LA PROJECTION

  • Fusion nucléaire et cinématographique ou comment fusionner réalité et fiction(s) : La peur de l’atome constitue une sorte de fil rouge au sein de MATINEE notamment dans sa capacité à lier, voir fusionner, les fictions (celle de MATINEE et celle de MANT) à la réalité scientifique véhiculée par les images d’archives (essais nucléaires, Kennedy) et le personnage de Sandra. Cette fusion nucléaire et cinématographique, du réel et des fictions, ponctue l’ensemble du film lors de la fin de la BA de MANT, lors du JT avec Kennedy, lors du rêve de Gene, lors de la projection en salle. Cette fusion met en exergue des peurs irraisonnées voir phobiques qui prennent naissance dès la bande annonce de Mant qui, scientifiquement parlant, constitue un cas d’école du film complotiste ou « fake news ».

  • Éloge de la fiction et culte de la mise en abyme : l’art de l’ « allusionisme ».

    La référence comme héritage du passé : le terme « allusion » doit être pris au sens large, car il intègre des pratiques très différentes : un genre cinématographique du passé (Tarentula) associé à un acteur du passé (Kevin McCarthy), le jeu malicieux avec les titres sur les marquises du cinéma, l’insertion d’extraits classiques dans le nouveau film, la mention d’un cinéaste célèbre, les affiches présentes au fond du cadre, etc…

    La référence à un triple personnage : dans MATINEE, la référence qui plonge le spectateur au sein d’une mise en abyme complètement folle passe par ce triple personnage Woolsey/Castle/Hitchcock. Le premier est une référence au second qui n’a eu de cesse de copier le troisième !

    La référence au cri de Wilhelm : deux cris de Wilhelm dans MATINEE !

  • Éloge de la fiction et culte de la mise en abyme : le plaisir de la mise en abyme.

    Le film dans le film dans le film : Joe Dante ne se contentent pas d’ajouter une simple allusion aux effets immersifs et surgissant de Castle (le motif de la déchirure) : il met en abîme la démarche déjà réflexive de Castle. En s’avançant, la caméra de Woolsey fait coïncider le cadre de Mant ! (dont les bords correspondent à celui du film Panic) avec le cadre du film de rock’n’roll projeté dans Mant ! ; un aplanissement des emboîtements des cadrages donne alors l’impression que l’homme-fourmi traverse simultanément tous les écrans : celui du film de rock‘n’roll, de Mant !, et de Panic. Le film dans le film dans le film : une mise en abyme ultime !

    Le jeu de miroirs par le contrechamp : le plan suivant nous ramène dans la salle de cinéma où une spectatrice de Mant ! se retourne. La jeune femme semble aussi réagir à l’intrusion dans le champ de Harvey qui apparaît à cet instant déguisé en fourmi au premier plan ce qui incite le public de Panic à se détourner à son tour de l’écran qu’il a devant lui. D’un certain point de vue, le contrechamp de Mant ! est à chercher dans Panic et celui de Panic dans l’espace que nous occupons, dès lors que Harvey se tient face à nous. Le discours des personnages montrés dans Mant ! s’adresse aussi, sur un mode ludique, à ceux mis en scène dans Panic ET aux spectateurs du film de Dante : « Attention ! Derrière vous ! Qu’est-ce que c’est ? Il est sorti de l’écran ! Attention là au dixième rang. Il est dans la salle ! », ou encore : « Oh non il a attrapé quelqu’un ! » quand Harvey s’attaque à son rival amoureux.

    Quand le son d’un film impacte l’image d’un autre : l’interaction entre MANT ! et Panic passe également par le son lié au déplacement de l’homme fourmi qui impacte directement la stabilité du cadre de Panic.

  • La fin d’un monde : nostalgie d’une époque révolue…

    Trois temporalités :

    Le cinéma de l’époque décrite au sein du film (années 60) : le divorce entre les grands Studios et les petits producteurs/réalisateurs de série B est consommé. Le financement de ces films devient de plus complexes face à la demande sans cesse grandissante du spectateur qui souhaite en avoir pour son argent.

    Le cinéma du « présent » du film (années 90) : nés aux USA, importés en France par la GB et la Belgique, les multiplexes se sont rapidement multipliés sur le territoire depuis l’implantation du premier d’entre eux à Toulon en juin 1993 (12 salles). 1995 est aussi l’année d’émergence du format DVD.

    Le cinéma de la découverte du film en salle (2023) : plusieurs thèmes passionnants peuvent être abordées avec nos élèves : leur cinéphilie actuelle, la question de la survie des salles de cinéma, etc… Une fois de plus le cinéma, dans ce qu’il a de plus noble à savoir le partage collectif d’émotions (la peur, la tristesse, la joie, le rire, etc…), est aujourd’hui menacé comme jamais ! La crise sanitaire a joué le rôle de véritable catalyseur d’une mutation en marche qui oppose LE cinéma en salle et celui que l’on consomme chez soi. Certes, il faut vivre avec son temps – celui du streaming et des écrans omniprésents. Mais peut-on vraiment se contenter d’un futur où des films ne seront visibles que sur Netflix, Amazon Video, Disney + ? Accepterons-nous un cinéma en solitaire, à la maison, reposant sur des algorithmes de recommandations, qui choisiront pour nous les films à visionner ?

– Le diaporama utilisé lors de la formation :
 
 
– L’analyse de l’ouverture du film :
 
 
– La présentation du film
 
 
 
– La vidéo  » A la recherche du hors champ perdu »:
 
 
– La vidéo sur l’analyse de l’ouverture du film :
 
– Un exemple d’exploitation pédagogique : réaliser un court métrage.
 
– Le court métrage « Écran total »:
Remarque importante : l’usage de ce film est circonscrit à une utilisation pédagogique dans le cadre de la classe.
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